Instant de nuit...

Instant particulier et magique de la nuit qui s’installe… La maison se tait... Le silence s’étire et l'espace prend une autre dimension, comme hors du temps.

L'instant est spécial, on est seul, ou presque, on est seul avec soi même.

La pensée s’échappe, vagabonde hors de tout contrôle et s’instaure de dialogue avec soi. L’instant est magique car on ne sait jamais où nous irons…

Le temps se suspend, s’étire à l’infini.

Dans cet espace si particulier de la nuit, chaque bruit prend une autre couleur, il vibre en nous comme un appel, puis disparaît nous laissant sur la rive d’une pensée tenue secrète.

Là, dans mon cocon de silence, je peux errer où je veux, il n’y a que moi. Aucune de mes pensées n’est conditionnée par le regard d’un autre. Je suis libre, de cette liberté qui effraie parfois d’absence de barrière.

Ma pensée vagabonde et s’échappe, je ne fais rien pour la retenir, je sais qu’elle a besoin de cette liberté pour me dire des choses. Je creuse… J’observe… Je vais en moi… Au fond… Je casse les tabous et les compromis. J’avance sans complaisance. Un pied devant l’autre et je me découvre. Je m’apprends. Je furète du côté des décisions prises, je détaille sans complexe mes erreurs, je savoure mes victoires sur moi-même. En silence, toujours en silence,  ma pensée libre me guide… je la suis, qui sait ce qu’elle me cache…

Je soulève une pierre, regarde  en dessous : une pensée mauvaise, ou un côté mauvais de ma pensée. Je ne me fustige pas, j’accepte. J’accepte ce côté moins joli de mon côté d’Humain. Je ne repousse pas cette pensée, elle fait aussi partie de moi. Je cherche encore, je l’égratigne cette pensée ! Oui, je me suis laissée emporter par ma colère… Etait elle justifiée ? Qu’importe ! La pensée est là, toujours là avec son sourire qui me nargue ! Et bien non, je ne tournerai pas les talons, je vais te regarder bien en face puisque tu fais partie de moi. Je vais te comprendre, t’amadouer pour que tu t’assagisses. Je te regarde ma pensée, je me regarde droit dans les yeux. Que faire de cette partie de moi qui n’est pas si agréable de n’être pas jolie ! Ha ! Ha ! Je la nie ? Hypocrisie ! Non, je suis ça aussi… Ce côté plus sombre, ces pensées même légères, même furtives, elles existent. Elles sont peut être aussi ce qui me permet d’aller chercher le meilleur. En regardant cette part de moi, je sais que j’ai encore à grandir, je sais que j’ai encore à avancer. Pas pour ne plus avoir de mauvaises pensées, simplement pour les reconnaître, les dompter, les comprendre et passer aux suivantes… Parce que nous sommes ça aussi, non ? Une part de lumière et une part de sombre… L’important je crois est d’accepter de se regarder droit dans nos pensées et nos actes, d’en accepter le bon et le mauvais, identifier nos étroitesses, nos petitesses, nos faiblesses, les accepter pour mieux les corriger et passer aux suivantes…